Voulez-vous ben me dire c’que Meghan Markle nous a fait collectivement pour se mériter un char de marde de cette ampleur?
Gros vendredi, je sais. Vous excuserez le sujet en apparence léger, mais c’est que j’ai rêvé à Elon Musk et à François Legault la nuit dernière et j’ai pris ça comme un signe de l’univers m’invitant à prendre un pas de recul face à l’actualité politique brûlante.
Comme tout le monde, je rêve d’évasion, encore plus depuis que nous sommes otages du shitfest qui se déploie de l’autre côté de la frontière. J’ai besoin de mettre mon cerveau à off et quoi de mieux qu’une bonne vieille téléréalité insignifiante qui se consomme comme un sac de chips — entre hyperphagie et hormones du bonheur — pour remettre le compteur à zéro?
Dans ma tête, c’est à ça que ça sert un show comme « With Love, Meghan ». Vous en avez sûrement entendu parler, c’est la nouvelle série de type lifestyle de Netflix qui est portée par Meghan Markle, wifey du prince Henry, dit Harry, duc de Sussex, ce qui fait d’elle la duchesse de Sussex. Et Meghan tient *beaucoup* à son titre, on l’aura appris en écoutant un extrait qui roule pas mal sur les réseaux sociaux et qui ne constitue peut-être pas sa meilleure carte de visite. Soit.
Confession : je suis une fière pop culture girly et pourtant je ne suis pas particulièrement vendue à la royauté. Les tribulations de la famille royale britannique ne m’intéressent pas. Je n’ai même jamais écouté The Crown, la série-fictive-mais-inspirée-de-faits-réels qui revisite les grands pans de la vie d’Élisabeth II. Oui, j’ai résisté, malgré les critiques dithyrambiques, malgré les nombreuses récompenses et malgré une pression quasi insoutenable de nombreux collègues au sein de la colonie artistique québécoise. C’est comme si l’amour pour la série The Crown avait été la pierre angulaire de leur personnalité entre 2016 et 2023. Et maintenant, ces lourdauds ont jeté leur dévolu sur Severance, la série-phare d’Apple TV+, et voudraient me faire sombrer avec eux. Jamais. Comme dirait Gandalf, vous ne passerez pas.
Bref, je ne suis pas spontanément attirée par la famille royale britannique ni par les autres familles au sang bleu sur le continent européen. Il reste que j’ai développé une fascination pour la trajectoire de vie de Meghan Markle principalement parce que c’est une actrice américaine de série D au destin improbable. Son histoire vient réveiller quelque chose de primal en moi : comme toutes les petites filles nées dans les années 90, j’ai été gavée de contes de fée de Disney et je voue un culte au film Le Journal d’une princesse avec Anne Hathaway. Moi aussi je veux croire au prince charmant qui vient nous ravir à cheval, en défiant toutes les conventions établies, pour nous emmener dans son château dans une contrée lointaine. Moi aussi je veux passer de roturière à princesse. Moi aussi je veux me promener en carrosse vêtue de somptueuses toilettes. Moi aussi je veux mon happy ending (that’s what she said).
C’est comme si Meghan Markle nous disait que tout ça était possible et à notre portée. Quand je dis « nous », je parle de toutes les petites et grandes filles noires qui ont dû patienter jusqu’à 2009 pour enfin voir une première princesse qui leur ressemblait dans l’écurie Disney. Plus jeune, je me raccrochais à Pocahontas et à Esméralda, faute de modèles. J’avais décidé qu’elles étaient noires.


Je rappelle que Blanche-Neige a vu le jour en 1937, Cendrillon en 1950, la Belle au bois dormant en 1959, Le livre de la jungle en 1967, Aladdin en 1992, Pocahontas en 1995, Mulan en 1998, Lilo et Stitch en 2002.
Est-ce que vous réalisez? Même les extraterrestres ont eu le droit à une vraie représentation (lol) avant les Afro-Américains. On a aussi développé l’animation 3D avant d’avoir une princesse noire. Dur de croire à un simple oubli, han? Faque la prochaine fois que les wokes vous disent que Disney est raciste, croyez-les donc, svp.
Je disais donc qu’il aura fallu attendre 2009 pour avoir « notre » première princesse. Tiana, héroïne du film La Princesse et la Grenouille.

Fast-forward 5 ans plus tard. De dessin animé, nous sommes passés à une princesse noire en chair et en os en la personne de Meghan Markle, une femme métissée que le processus de racialisation (donc la construction sociale) a fait passer pour une femme noire « à part entière ». Les gens se sont mis à parler de « real life Tiana ».
L’arrivée de Meghan dans la famille royale a permis de faire rentrer l’institution dans la modernité en plus d’aider à dissiper [durant un bref instant seulement] le malaise identitaire qui flottait toujours au-dessus du Royaume-Uni à la suite du Brexit. Rappelez-vous du séisme que la présence de Meghan a provoqué. Une femme de couleur dans la famille royale. Un phénomène rare dans un pays encore embourbé dans son passé colonial. Les médias et la population se sont emballés et Meghan Markle est devenue un symbole; elle a fini par incarner quelque chose de plus grand qu’elle. Et la presse britannique étant ce qu’elle est, elle s’est mise à éplucher son personnage avec l’obsession qui lui est propre. Pourtant, Meghan Markle l’a dit elle-même dans la série documentaire sur leur couple : avant d’arriver au Royaume-Uni et dans la famille royale, elle ne se faisait pas vraiment présenter ni traiter comme une femme noire.
Tout le monde parlait du mariage d’Harry et de Meghan en mai 2018 comme d’un moment charnière dans l’histoire du Royaume-Uni. Tout le monde se demandait ce que ça signifiait pour l’avenir de la Couronne britannique. Quand le couple Harry-Meghan a commencé à exprimer son inconfort devant cet examen approfondi de sa relation, notamment en rappelant ce qui était arrivé à la princesse Diana, disséquée sur la place publique et pourchassée sans relâche par les paparazzis, la presse britannique s’est braquée et est carrément entrée en mode intimidation, accusant à mots à peine couverts Meghan Markle de jouer dans la tête de son mari. Et quand le couple a annoncé son intention de quitter la famille royale pour préserver son intimité et développer sa propre marque, all hell broke loose. Ça a été un tir groupé de la presse britannique et de la famille royale pour dépeindre Meghan comme une vile Jézabel (un archétype propre aux femmes noires hérité de la colonisation et de l’esclavage pis utilisé pour diminuer les femmes noires par rapport aux femmes blanches), une diva perfide qui a corrompu l’enfant prodigue et brisé la famille.
En 2020, le média américain Buzzfeed a publié un article explosif dans lequel la journaliste comparait le traitement médiatique reçu par Meghan Markle à celui reçu par sa belle-soeur, Kate Middleton, la wifey du Prince William. Le double standard (deux poids deux mesures en français) est tellement évident, vous allez crier.
Je vous met le lien ici :
20 Headlines Comparing Meghan Markle To Kate Middleton That May Show Why She And Prince Harry Left Royal Life.



C’est tout ce bagage-là que Meghan traîne depuis 2016-2017. J’ai l’impression qu’on oublie à quel point la presse britannique et la famille royale peuvent être impitoyable, en particulier envers les femmes hors-normes qui tentent d’y faire leur place. J’ai aussi l’impression que bien des gens ont oublié le calvaire que Meghan a subi parce que la pandémie a fini par prendre toute la place à un moment donné. Ou peut-être qu’ils ont tendance à minimiser ce calvaire parce qu’ils sont nombreux à avoir l’impression qu’il y a un fond de vérité dans les accusations scabreuses de la presse britannique, comme si Harry était un pauvre gamin sans agentivité, à la merci d’une séductrice cruelle et calculatrice. Et s’il y avait autre chose?
À chaque fois que Meghan Markle annonce un projet (série documentaire, balado, initiative philanthropique) parce qu’elle doit bien gagner sa vie, le bal des critiques gratuites repart avec une violence qui va en augmentant.
Sa nouvelle offrande sur Netflix n’y échappe pas. Bon, la série fait l’objet de beaucoup de memes et de vidéos satiriques qui rient un peu du caractère basic des recettes et des bricolages de Meghan. Ça, ça va. C’est drôle, c’est chill. Par contre, j’ai été estomaquée par la quantité de critiques négatives et acerbes dirigées contre « With Love, Meghan », un projet relativement inoffensif qui est égal à la vidange habituelle que Netflix nous sert dans des émissions au format similaire. Je ne comprends pas non plus pourquoi les attaques visent plus Meghan à titre personnel que l’émission en tant que telle. On lui reproche d’être superficielle, vide, inauthentique, déconnectée, unrelatable… j’espère bien qu’elle est unrelatable, c’est une actrice hollywoodienne mariée à un prince dont la lignée royale est une des plus vieilles du monde. Pourquoi est-ce qu’on s’attend à ce que la vie de Meghan Markle reflète les daily struggles d’une mère monoparentale gérante chez Old Navy? Est-ce qu’on reproche la même chose aux madames de Selling Sunset ou aux Real Housewives?
On évoque son manque de charisme et son manque d”humour. Mais y’a plein de gens qui animent des shows sans avoir une once de charisme ou d’humour (allô Martha Stewart) ni de compétences en animation. C’est pas nouveau, c’est pas propre à Meghan et en plus on n’a aucune idée de son état mental actuel, de l’anxiété qui l’habite peut-être parce qu’elle le sait qu’elle est attendue avec une brique et un fanal. Elle le sait qu’elle va être tournée en bourrique dans la presse britannique quoi qu’elle fasse. Elle le sait qu’elle va se faire ramasser par Piers Morgan pis qu’elle pourra jamais marquer de points auprès d’un certain public de vieux crisses.
Je vais le dire très franchement : je pense que Meghan Markle est victime de misogynoir. Encore. Toujours.
Le misogynoir c’est la double discrimination vécue par les femmes noires, celle qui se situe à l’intersection du racisme et du sexisme.
Je pense que ce qui dérange dans le branding de Meghan Markle c’est qu’elle reprend des codes associés à la féminité blanche. Elle occupe des espaces dans lesquels on n’est pas habitués de voir une femme noire évoluer.
Si je vous demande de fermer les yeux et d’imaginer une influenceuse, est-ce que vous voyez une femme blanche ou une femme noire?
Si je vous demande d’imaginer une femme granole qui aime faire du pilates…vous voyez une femme blanche ou une femme noire?
Si je vous demande d’imaginer une femme en train de préparer une tarte dans un chalet de bois rond ou de traire une vache dans une étable, vous imaginez une femme blanche ou une femme noire?
Si je vous demande d’imaginer une jeune femme noire qui court pieds nus à en perdre haleine, dans un champ, avec une grosse robe blanche en fibres naturelles, est-ce que vous imaginez instinctivement une jeune femme noire en visite à la Maison Lavande? Ou est-ce que l’image qui s’impose n’est pas plutôt celle d’une esclave en fuite dans un champ de coton?
Nous ne sommes pas conditionnés à voir des femmes noires déambuler dans des champs de manière insouciante avec de belles grandes robes blanches et des paniers en osier au bras. Pas plus que nous sommes habitués de voir des femmes noires être le personnage principal. Je vous invite à compter le nombre de films, de séries ou de livres que vous avez consommés où une femme noire portait l’histoire. Pas une nounou. Pas une sidekick. Pas le comic relief. Pas une actrice de soutien.
Meghan Markle a un petit style BCBG, classique, délicate et sobre. Je parle de son sourire Colgate, de ses ongles courts nacrés peinturés dans l’iconique nuance « Ballet Slippers » de la marque Essie, de ses vêtements beiges et crèmes et de ses beaux brushings avec les cheveux wavy que toutes les femmes ont à la télévision. Meghan Markle rocke la « clean girl aesthetic », qui suppose un accès au confort, à la richesse et à l’oisiveté et ce n’est pas un archétype qu’on associe traditionnellement aux femmes noires.
Meghan Markle s’approprie les codes de la féminité blanche et ça dérange. Allez faire un tour dans les sections commentaires sur Facebook, Instagram et TikTok concernant « With Love, Meghan » et regardez qui a les réactions les plus viscérales à son sujet. C’est pas les hommes blancs. C’est pas les hommes noirs. C’est pas non plus les femmes noires.
Vous n’êtes pas sans savoir que le conservatisme effectue un retour en force en Occident et que pour s’installer de manière durable, il a besoin de la collaboration des femmes. C’est dans cette optique que le phénomène des tradwives a pris de l’ampleur au cours de la dernière année. C’est comme si les tradwives représentaient l’idéal féminin passé et perdu avec lequel il faut impérativement renouer. On peut dire qu’il y a un ressac face aux mouvements féministes et à la libération des moeurs concernant l’identité et l’expression de genre. Des influenceuses, des élus et des médias se font le devoir de « gatekeeper » la féminité pour la protéger des assauts extérieurs qui voudraient la corrompre. Cette dernière est plus que jamais associée à un modèle traditionnel hétéronormatif et eurocentré. En d’autres termes, la féminité est plus que jamais associée à la blanchité.
Blanchité, définition :
« Le fait d’appartenir, de manière réelle ou supposée, à la catégorie sociale “Blanc”. Le concept de blanchité fait ressortir qu’être “Blanc” est une construction sociale, comme être “Noir-e” ou “Arabe”.
Les “non-Blancs” sont ceux qui sont racisés, à qui on attribue des caractéristiques spécifiques et immuables, alors que les “Blancs” sont souvent décrits comme la norme, la référence à partir de laquelle on définit le différent, l’ “Autre”. Le fait d’être “Blanc” est rarement questionné ou examiné. D’ailleurs, la plupart des “Blancs” ne se perçoivent pas comme tel. Or être une personne blanche, c’est aussi subir une forme de racisation qui, dans ce cas précis, octroie des privilèges. »
[Et c’est spécial parce que sur les réseaux sociaux, ce mouvement est largement dominé par les femmes blanches. Or, je sais pas avec quel passé ces femmes-là essaient de renouer. Pendant genre près de 250 ans les tâches domestiques que les femmes blanches américaines revendiquent aujourd’hui comme une partie de leur héritage culturel ont été réalisées par des femmes noires esclaves. Tenir et nettoyer la maison, préparer les repas, coudre les vêtements, s’occuper des enfants blancs, les allaiter (!) : ce sont des tâches qui tombaient dans la cour des esclaves de maison. Après l’esclavage, les femmes noires sont devenues des nounous payées des peanuts dans les familles blanches de classe moyenne et de classe aisée.]
Je suis persuadée que si Meghan Markle incarnait davantage de stéréotypes associés aux femmes noires, genre le fait d’être loud et sassy comme Queen Latifah ou Keke Palmer, ça serait moins confrontant pour le public. Elle jouerait le rôle qui est attendu d’elle. Mais comme elle représente un autre modèle de féminité plus proche de celle associée aux femmes blanches, on l’accuse d’être fake, de manquer d’authenticité.
Je vous ai montré des exemples du double standard avec Kate Middleton. J’ai le goût de poursuivre la démonstration avec quelqu’un d’autre.
Les femmes blanches qui vargent sur Meghan Markle en la qualifiant de prétentieuse self-absorbed sont les mêmes qui encensent présentement Pamela Anderson en vantant son côté terre à terre et accessible. C’est que Pam a elle aussi lancé son propre show de cuisine « Pamela's Cooking With Love », sur une chaîne spécialisée. Comparez l’esthétique du show de Pamela, à celui de Meghan Markle (le trailer est au début de mon texte) : c’est à s’y méprendre. C’est la même vibe, le même small talk insignifiant et pourtant, les commentaires sont nettement plus chaleureux envers Pamela.




Je serais curieuse de savoir ce que ces femmes pensaient de Pamela Anderson au plus fort de sa carrière dans les pages du magazine Playboy et à la suite de sa sextape avec Tommy Lee. Aux dernières nouvelles, le chemin de la réhabilitation sociale a été long et ardu pour Pam; c’est seulement maintenant qu’elle est prise au sérieux comme artiste et c’est le fruit d’une campagne savamment orchestrée (notamment par son fils aîné!) pour lui permettre de se réapproprier sa voix et son histoire. Il y a d’abord eu le documentaire Netflix et les mémoires suivi d’un livre de cuisine et enfin le cooking show. La stratégie pour redorer le blason de Pamela Anderson n’est pas si différente de celle déployée par Meghan Markle et son équipe et pourtant, on les met en opposition jusque dans leurs choix de vêtements. Là où les petites robes cottage core de Meghan sont too much, celles de Pamela sont juste parfaites.
Évidemment, le Daily Mail n’en manque pas une; il reste toujours à l’affût d’une opportunité de ramasser Meghan Markle sur ses différentes plateformes comme dans la vidéo ci-dessous où il relaie l’idée que Meghan a copié le concept de Pam, comme si cette dernière avait le monopole des salopettes en jeans et des guirlandes de lumières placées dans des pots massons. Tant qu’à être là, on pourrait dire que Pam et Meghan ont copié Marilou de Trois fois par jour, tsé.

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Bref, une grosse partie du hate visant Meghan Markle s’appuie sur la misogynie et le racisme, j’en suis persuadée. Évidemment, ses critiques vous diront qu’elles ne sont pas racistes, même inconsciemment. C’est connu, personne n’est jamais raciste, han, c’est pour ça que les discours anti-immigration se relaient dans le débat public partout en Occident, y compris au Québec, c’est pour ça que le mythe du « Grand remplacement » gagne en visibilité dans les espaces mainstream, c’est pour ça que Donald Trump a été porté au pouvoir après avoir fait campagne en partie sur la peur de l’Autre (shout out à la communauté haïtienne) et qu’il s’affaire depuis à démanteler les mesures d’équité, diversité et inclusion dans toutes les agences fédérales américaines sous les applaudissements nourris de son parti et de sa base électorale. Non, c’est bien connu, personne n’est raciste, jamais.
Voilà pour l’élément de racisme dans le misogynoir. Et la misogynie?
Je disais plus haut que les critiques accusent Meghan d’être inauthentique, superficielle et déconnectée. Le sous-texte c’est aussi qu’elle sonne un peu conne par bout, un peu gnangnan. C’est drôle, moi ça m’a tout de suite fait penser au show de cuisine de l’acteur Stanley Tucci.
J’adore Stanley Tucci, il est fabuleux et chaud comme la braise. Un vrai daddy. Il reste qu’il ne réinvente pas la roue. Il mise sur son bagage italien pour vendre une image folklorique de l’Italie qu’on a déjà vu mille fois. Monsieur passe ses journées à faire de la soupe pis du spaghetti, genre des recettes basics af qu’il attribue stratégiquement à sa « nonna » et le public est tellement élogieux pour rien. On est face à un homme qui fait le strict minimum dans une cuisine et les gens sont pâmés ben raide.
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De l’ail, de l’oignon, des patates, des zucchinis, des tomates, de la marinara et des haricots verts dans un chaudron. C’est tellement fuckall et pourtant voici les commentaires.
Et que dire de la salade de feuilles de pissenlit avec un oeuf dur (lol). 4 millions de vues et pas vraiment de commentaire négatif.
Je suis convaincue que si Meghan Markle présentait exactement les mêmes recettes, elle se ferait ramasser parce que les femmes sont soumises à des objectifs de performance débiles et on reconnaît plus facilement le génie masculin en cuisine. Avez-vous remarqué que dans la sphère privée la popote incombe traditionnellement aux femmes et pourtant la majorité des grands chefs dans le circuit professionnel sont des hommes? J’avais écouté un super bon reportage sur le sujet l’an dernier. Si je le retrouve, je le mets dans la section commentaire. Voilà donc pour la part de misogynie.
Bref, je pourrais continuer encore longtemps, mais je devais mettre mon cerveau à off, vous vous rappelez (d’ailleurs si y’a des coquilles pardonnez-moi, je suis lobotomisée et je fais du mieux que je peux sans correcteur)? Je vais continuer d’écouter la duchesse de Sussex me vendre du rêve, c’est ce que j’attends d’elle, c’est ce que j’attends des influenceuses qui font des recettes from scratch, des unboxing de Zara sur Instagram, des hauls de maquillage sur YouTube pis des get ready with me sur TikTok. Meghan Markle n’a rien inventé, elle fait juste capitaliser comme elle peut sur les tendances du moment et je refuse de lui faire payer à elle ce qu’on ne fait pas payer aux autres.
God Save Meghan.
Typiquement les émissions que je love/hate bing watcher mais pas de raisons que Meghan Markle prenne plus cher qu’Emily In Paris ou l’Agence Parisienne sur le sujet. Merci pour cet article qui est une bonne piqûre de rappel !
Merci, tellement vrai!
Je me suis posée les mêmes questions!